Agora redistribue l’intégralité de son résultat d’exploitation
La coopérative Agora a conservé une certaine solidité financière en 2024-2025 malgré une récolte en berne. Cela lui permet d’engager un plan d’investissements pour les prochaines campagnes.
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« L’année a été exceptionnellement difficile », s’est exclamée Agnès Duwer, directrice générale d’Agora, lors de l’assemblée générale de la coopérative, mardi 9 décembre, à Beauvais (Oise). Avec seulement 850 000 t, la collecte 2024 est en recul de 19 % au sein de la coopérative malgré une récolte de maïs record (190 000 t humides, + 28 %). Toutefois, « notre territoire reste plus résilient que la moyenne nationale », a indiqué Agnès Duwer.
La baisse du volume récolté et la hausse des charges (électricité, gaz, entretien et maintenance) ont pénalisé le chiffre d’affaires qui recule à 318 M€ (-14 % en comparaison avec 2023-2024). L’EBE remonte à 6,7 M€ (4,4 M€ la campagne précédente), soit 2,1 % du chiffre d’affaires, tandis que le résultat d’exploitation est de 2,5 M€ (0,9 M€ en 2023-2024). Quant au résultat net, il atteint 5,3 M€ contre 3,4 M€ en 2023-2024. Agora a par ailleurs atteint près de 100 M€ de fonds propres.
L’équilibre économique d’Agora reste ainsi solide. Cette « gestion responsable » permet à la coopérative de redistribuer, pour la première fois, l’intégralité du résultat d’exploitation aux associés coopérateurs pour cette campagne. Objectif : « Accompagner au mieux nos adhérents », a souligné Étienne Grodet, président d’Agora depuis un an.
50 % des débouchés sur le marché intérieur
La campagne 2024-2025 a également été difficile pour la commercialisation de la collecte de blé qui n’atteignait pas les standards de qualité pour les marchés d’export. Ce manque de compétitivité a contraint Agora à orienter près de 50 % de ses débouchés vers les marchés intérieurs, notamment pour l’amidonnerie (15 % des volumes contre 1 % habituellement) et l’alimentation animale (26 % des volumes contre 2 %).
Investissements dans la logistique fluviale
Agora continue de renforcer sa logistique fluviale, avec 46 % des grains acheminés par péniches (5,9 % au niveau français), grâce à ses partenariats avec la Semmap et l’Ucavo notamment. Au total, elle dispose de 4 sites avec un débit de chargement péniche de plus de 300 t/h. « C’est la preuve que nos avancées structurelles ne sont pas perdues de vue, quels que soient les exercices », témoigne Agnès Duwer.
La coopérative entend rester attractive auprès des mariniers et faciliter le transport fluvial. Pour cela, « il est essentiel de disposer de capacités de chargement efficaces ainsi que de solutions adaptées pour l’amarrage », insiste Agora. Une nouvelle ligne à l’Ucavo (Verberie) devrait être opérationnelle en février 2026 pour passer de 100 à 300 t/h de chargement péniche. La coopérative s’est aussi dotée d’un système « camion-péniche » unique en France en mars dernier. Il s’agit d’un camion tapis convoyeur mobile permettant de faire évoluer les capacités de chargement selon les besoins (jusqu’à 300 t/h), principalement depuis le quai de Bruyères-sur-Oise (Val-d’Oise).
Un tiers de capacité de séchage en plus
Pour 2025-2026, Agora a par ailleurs décidé d’augmenter d’un tiers ses capacités de stockage du maïs « pour anticiper les effets du dérèglement climatique et accompagner la progression structurelle de la sole maïs. »
Agora aborde ainsi l’avenir avec sérénité et mise sur les partenariats. « Nos fondamentaux sont sains et solides, et nous pouvons avancer sur un plan d’investissements adapté pour les prochaines campagnes », a indiqué Agnès Duwer. Et Étienne Grodet de conclure : « Nous devons rester ambitieux pour continuer d’anticiper, de structurer et de valoriser au mieux nos débouchés. »
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